CINQ CENTS ANS APRES JEANNE D'ARC

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Bref, la politique d'abord, le roi net, un roi qui règne et qui gouverne, un roi véritablement maître de son commandement :

 

Les organisations religieuses ne suffisent pas à tout quand elle demande à Charles VII de lui abandonner ses droits et quand elle les lui rend au nom de Dieu, sainte Jeanne d'Arc elle-même constitue et reconnaît un Roi de la terre de France, quel que soi le bienfait qui descende du ciel à sa voix.

 

Il s'en suit que, dans tous les développements de sa mission temporelle, Jeanne d'Arc a pratiqué et enseigné une politique d'Action Française. Les conférences dont j'ai tiré les analyses qui précèdent s'achèvent sur la constatation de faits qui étaient alors flagrants :

 

Les principes estimés les plus salutaires, ceux que les royalistes contemporains recommandent comme sûrement adaptés à la monarchie restaurée du XXe siècle, ont été connus, adoptés, pratiqués par la restauratrice du XVe siècle.

 

Est-ce la simple harmonie préétablie des intelligences ? ou leur filiation morale ? Les hommes qui, entre 1904 et 1908, prirent l'initiative du grand retour au culte de l'héroïne en imposèrent la célébration dans les rues pavoisées et fleuries de toutes nos villes, ceux qui livrèrent de longues batailles et firent de longs jours de prison pour cet amour de la Sainte de la Patrie furent les hommes de l'Action française, conduits par Maurice Pujo et ses lieutenants : Plateau, Maxime Real del Sarte; Lucien Lacour. Le républicain Barrés sut charmer et dompter les parlementaires pour les dresser au culte de Jeanne : ces royalistes entraînèrent un peuple au pied de son autel

.

 

Mais cette conclusion partielle doit induire à la vue générale que voici :

 

« Les mystiques hauteurs du noble sujet qui n'a été abordé ici qu'en tremblant nous feront-elles « accuser d'une sorte d'irrévérence pour en avoir détaché, isolé, rafraîchi le détail par de fréquents « recours à des images trop modernes ? On peut se consoler en disant que lanalyse ne sera pas « inutile si elle contribue dans quelque mesure à montrer que, à cinq cents ans de distance, « sentiments, méthodes, doctrines peuvent être les les mêmes pour servir utilement le même pays.

 

« De fortes valeurs morales, durables et supérieures aux vivants éphémères, font les seules nations « dignes de ce nom. Les grands peuples vivent par l'immortel Ainsi durent-ils par leurs dynasties. « Inversement, ils ont aussi les dynasties qu'ils ont méritées.

 

« Le solide honneur de la France est de se prévaloir de la plus belle des races de rois.

 

« Face à l'éternité, dans une agonie imprégnée du sentiment religieux le plus pénétrant, comme il « faisait son examen de conscience tout haut devant la cour, Louis XIV laissa tomber du lit de mort « ces, paroles :

 

« 

- Je m'en vais, mais l'Etat demeure. Continuez à le servir, Messieurs. »

 

« Ainsi peut s'exprimer l'espérance terrestre.

 

« Elle n'est pas simple. Il ne me semble pas qu'il puisse être interdit d'honorer en sainte Jeanne « d'Arc la fidélité à ce qu'il y a de moins caduc dans cet ordre demi-divin de notre Patrie naturelle : « le Roi, l'État. »

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